Édition 2019 des Directives canadiennes en matière d’activité physique pendant la grossesse
Édition 2019 des Directives canadiennes en matière d’activité physique pendant la grossesse
Les directives fondées sur des données probantes énoncent la quantité d'activité physique que les femmes devraient faire tout au long de leur grossesse afin de favoriser la santé de la mère, du fœtus et du nouveau-né.
La recherche montre que la pratique d’activité physique tout au long de la grossesse est sécuritaire et procure des bienfaits santé, tant pour la mère que pour le bébé. L’activité physique est maintenant vue comme un élément essentiel d’une grossesse en santé. Suivre les directives peut réduire le risque de maladies liées à la grossesse comme la dépression d’au moins 25 %, et le risque de diabète gestationnel, d’hypertension artérielle et de prééclampsie de 40 %.
Les femmes enceintes devraient faire au moins 150 minutes d'activité physique d’intensité moyenne par semaine. L’activité physique devrait être pratiquée au moins trois jours par semaine; les femmes enceintes sont toutefois encouragées à être actives tous les jours par l’entremise de diverses activités.
Préambule
Ces directives fournissent des recommandations fondées sur des données probantes concernant la pratique d’activité physique durant la grossesse dans le but de favoriser la santé de la mère, du fœtus et du nouveau-né. En l’absence de contre-indications (consulter la liste détaillée à la page suivante, suivre ces directives est associé à : 1) une diminution des complications néonatales (p. ex. un bébé gros pour l’âge gestationnel) et 2) des bienfaits pour la santé de la mère (p. ex. réduction du risque de prééclampsie, d’hypertension gestationnelle, de diabète gestationnel, de césarienne, d’accouchement assisté, d’incontinence urinaire, de gain de poids excessif pendant la grossesse et de dépression; amélioration de la glycémie; diminution du gain de poids total durant la grossesse; et diminution de la gravité des symptômes de dépression et de la douleur lombo-pelvienne).
Par ailleurs, l’activité physique n’est pas associée à un risque accru de fausse couche, d’accouchement d’un mort-né, de décès néonatal, de naissance prématurée, de rupture précoce des membranes, d’hypoglycémie néonatale, de faible poids à la naissance, de déficience congénitale, de déclenchement du travail ou de complications à la naissance.
De façon générale, plus le niveau d’activité physique est élevé (fréquence, durée ou volume), plus les bienfaits sont grands. Aucune donnée probante ne démontre toutefois qu’un niveau d’exercice très supérieur aux recommandations est sécuritaire ou procure des bienfaits supplémentaires. L’activité physique prénatale devrait être considérée comme un traitement de première intention pour réduire le risque de complications pendant la grossesse et améliorer la santé physique et mentale de la mère.
Pour les femmes enceintes qui ne respectent pas ces directives, un ajustement progressif est recommandé afin de parvenir à les appliquer. Les femmes qui étaient actives avant de devenir enceintes peuvent continuer de faire de l’activité physique tout au long de leur grossesse. Il peut cependant être nécessaire pour certaines femmes de modifier l’activité physique pratiquée à mesure que leur grossesse progresse. De plus, il peut y avoir des périodes pendant lesquelles il est impossible de suivre les directives en raison d’un excès de fatigue ou des inconforts liés à la grossesse; les femmes sont encouragées à faire ce qu’elles peuvent et à revenir aux recommandations quand elles se sentent de nouveau en mesure de le faire.
Ces directives sont basées sur une revue systématique exhaustive de la littérature, l’opinion d’experts et une consultation auprès des utilisateurs finaux, et tiennent compte des considérations relatives à la faisabilité, à l’acceptabilité, aux coûts et à l’équité.
Recommandations
Les recommandations de l’édition 2019 des Directives canadiennes en matière d’activité physique pendant la grossesse sont présentées ci-dessous.
Recommandation 1
Toutes les femmes qui ne présentent pas de contre-indications devraient être physiquement actives durant leur grossesse.
Recommandation 2
Les femmes enceintes devraient faire au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité moyenne par semaine pour obtenir des bienfaits significatifs sur le plan clinique et diminuer le risque de complications pendant la grossesse.
Recommandation 3
L’activité physique devrait être pratiquée au moins trois fois par semaine; les femmes enceintes sont toutefois encouragées à être actives tous les jours.
Recommandation 4
Pour tirer des bienfaits encore plus importants, les femmes enceintes devraient réaliser une variété d’exercices aérobies et d’activités visant à renforcer les muscles. Faire du yoga ou des étirements en douceur peut également procurer des bienfaits.
Recommandation 5
Des exercices de renforcement du plancher pelvien (p. ex. les exercices de Kegel) peuvent être effectués tous les jours pour réduire le risque d’incontinence urinaire. Pour des résultats optimaux, il est recommandé d’enseigner aux femmes la bonne technique à appliquer.
Recommandation 6
Les femmes enceintes aux prises avec des étourdissements, des nausées ou des malaises quand elles font de l’exercice allongées sur le dos devraient changer de position et éviter de faire des exercices sur le dos.
Contre-indications
Toutes les femmes enceintes peuvent faire de l’activité physique tout au long de leur grossesse, à l’exception de celles qui présentent des contre-indications (énumérées ci-dessous). Les femmes qui ont des contre-indications absolues peuvent continuer à vaquer à leurs activités habituelles de la vie quotidienne, mais ne devraient pas prendre part à des activités plus intenses. Les femmes qui présentent des contre-indications relatives devraient discuter des avantages et des inconvénients associés à la pratique d’activité physique d’intensité moyenne à élevée avec leur fournisseur de soins obstétricaux avant de faire de l’exercice.
Les contre-indications absolues à l’exercice sont :
Les contre-indications relatives à l’exercice sont :
Sommaire
Le comité d’élaboration des nouvelles directives de pratique clinique était composé de représentants de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), de la Société canadienne de physiologie de l'exercice (SCPE), de l’Université de l'Alberta, de l’Université Western et de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Douze revues systématiques regroupant plus de 25 000 études connexes ont été réalisées sur une période de trois ans afin de produire des directives fondées sur des données probantes et à jour. Le groupe de consensus comprenait des chercheurs de l’Université de l'Alberta, de l’Université Western, de l’Université du Québec à Trois-Rivières, de l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario, de l’Université d'Ottawa et de la Universidad Politécnica de Madrid; ainsi que des représentants de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, de la Société canadienne de physiologie de l'exercice, de l’Académie canadienne de médecine du sport et de l'exercice, de L’exercice : un médicament Canada, du Collège des médecins de famille du Canada, de l’Association canadienne des sages-femmes et du Bureau de santé de Middlesex-London.
Les directives de pratique clinique conjointes de la SOGC et de la SCPE ont été appuyées par :